Piratages russes de la présidentielle américaine: Obama annonce une riposte
La Russie aurait donc piraté les Etats-Unis pour influencer l’élection présidentielle, selon Barack Obama. A quelques semaines de l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, le président a annoncé, jeudi, des représailles contre Moscou.
La Maison Blanche a mis en cause jeudi Vladimir Poutine dans les piratages informatiques ayant perturbé l’élection présidentielle. Le président Barack Obama lui-même a annoncé des représailles. De quoi faire monter encore un plus plus la tension avec Moscou à quelques semaines de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.
Les Etats-Unis ne resteront pas sans réagir a expliqué Barack Obama dans un entretien à la radio NPR qui sera diffusé vendredi et dont des extraits ont été rendus publics jeudi soir: « Il est clair que si un gouvernement étranger, quel qu’il soit, tente d’entacher l’intégrité de nos élections, alors nous devons agir ». « Et nous le ferons, au moment et où nous le déciderons », a-t-il lâché, en soulignant que « certaines (de ces représailles) seront explicites et publiques, d’autres ne le seront peut-être pas ».
Vladimir Poutine directement mis en cause
Si le président Obama n’a pas mentionné Vladimir Poutine dans cet entretien, l’un de ses proches conseillers, Ben Rhodes, l’a fait, jeudi, sur la chaîne MSNBC:
« Je ne pense pas que des événements aux ramifications aussi importantes se produisent au sein du gouvernement russe sans que Vladimir Poutine ne soit au courant, (…) , en dernier ressort, Vladimir Poutine est responsable des actions du gouvernement russe ».
De son côté Donald Trump a de nouveau insinué jeudi que la Maison Blanche avait des intentions partisanes en accusant la Russie de Poutine d’être à l’origine des piratages informatiques contre sa rivale démocrate.
Trump rejette toutes les conclusions du FBI à la CIA
« C’était un mois avant l’élection, cela n’avait rien d’un secret », a pourtant martelé il y a quelques jours Barack Obama dans une interview, en rappelant que ses services avaient publiquement pointé du doigt Moscou le 7 octobre, soit un mois avant le scrutin du 8 novembre.
Donald Trump apparaît de plus en plus isolé dans son insistance à épargner Vladimir Poutine, un homme dont il a souvent loué les qualités de leader et avec qui il croit possible de réchauffer les relations.
Il est extraordinaire que les conclusions des services de renseignements américains, de la CIA au FBI, soient ainsi rejetées par un futur commandant en chef. Il va ainsi à l’encontre de son propre parti, la fibre anti-russe chez les conservateurs américains étant plus vivace que jamais.
Plusieurs enquêtes parlementaires sur le rôle de la Russie
Les républicains du Congrès vont d’ailleurs lancer plusieurs enquêtes parlementaires sur le rôle de la Russie dans la campagne américaine.
Pour l’ancien patron de la CIA Michael Hayden, Donald Trump est « la seule personnalité américaine à ne pas encore avoir concédé que les Russes ont lancé une grande campagne clandestine d’influence contre les Etats-Unis ».
Début octobre, l’administration Obama avait accusé la Russie d’avoir conduit des opérations de piratages contre des organisations politiques américaines -en fait, le parti démocrate et l’équipe d’Hillary Clinton- afin d’interférer dans le processus électoral américain.
Des dizaines de milliers de messages de responsables démocrates et du président de l’équipe de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta, ont été dérobés puis mis en ligne en 2016, notamment dans le dernier mois avant le scrutin, jetant une lumière crue sur les délibérations internes du camp Clinton et brouillant le message de la candidate.
Moscou a rejeté avec virulence les accusations visant Vladimir Poutine, un porte-parole évoquant des « absurdités ».